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30/01/2023 Informations générales

Vœux du CNOSF

Isabelle Derrendinger, présidente du CNOSF, adresse ses vœux à l’occasion de la nouvelle année.

« Chers toutes et tous,

Je vous adresse mes vœux pour cette année 2023, en espérant que celle-ci soit celle du renouveau.
Dans cette période d’instabilité internationale, de crise sociale et sociétale, de transition numérique, climatique, démographique, nous devons collectivement apporter une réponse à ces enjeux. Nous devons repenser notamment notre système de santé, aujourd’hui au bord de la rupture.

Si la solidarité doit guider le renouveau de notre système de santé, le virage de la prévention, l’accès aux soins pour tous et le respect des usagers et des soignants doivent en être les moteurs.

Les déserts médicaux, la fragilisation de l’hôpital public et le malaise des professionnels de santé sont des points saillants de la crise actuelle. Elle impacte particulièrement la santé des femmes et la profession de sage-femme : les maternités ferment faute de professionnels, les prises en charge se dégradent, les droits des patientes sont menacés. Dans le même temps, les sages-femmes quittent la profession et les places vacantes dans les écoles se multiplient, signe que notre métier n’attire plus.

Cette situation critique appelle des réponses ambitieuses et structurelles. Le temps des demi-mesures doit impérativement prendre fin.

En 2022, les sages-femmes ont connu une évolution dans leur exercice, améliorant l’accès aux soins des citoyens : nous pouvons désormais dépister et traiter certaines infections sexuellement transmissibles chez les femmes mais aussi chez leur·s partenaire·s. Notre droit de prescription, limité par une liste, a été étendu. En 2023, il est nécessaire de supprimer cette liste restrictive et de nous permettre de prescrire aux femmes enceintes des congés pathologiques, pour renforcer notre rôle de premier recours, facilitant ainsi le parcours des patientes.

En 2022, nous avons vu nos compétences vaccinales s’étendre pour soutenir les politiques de prévention. En 2023, nous devons aller plus loin, notamment dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Un élan volontariste s’impose afin de mieux garantir la santé et les droits des femmes. Les sages-femmes, engagées au quotidien pour défendre ces droits, doivent avoir les moyens de porter cette ambition.

En 2022, les indicateurs de santé périnatale ont confirmé la dégradation de la qualité et de la sécurité des soins, dénoncée par les professionnels et les usagers depuis de nombreuses années. Désormais, face à la perte de sens de leur métier, les sages-femmes quittent les maternités voire la profession dans son ensemble, refusant la déshumanisation de notre système de santé. En 2023, la réorganisation de nos maternités et de la périnatalité, est plus que jamais une urgence. Les effectifs doivent être renforcés. Le lien entre maternités et acteurs de la ville doit enfin devenir effectif et efficace. Les droits et les choix des femmes doivent être au cœur des prises en charge.

En 2022, la réforme des études de sage-femme a été actée. Demain, la formation intégrera enfin l’université, ce qui favorisera la reconnaissance de la profession mais aussi le développement de la recherche et des droits des étudiants. L’ajout d’une sixième année d’étude et la refonte du contenu permettront de répondre certes aux besoins des étudiants mais aussi aux évolutions des compétences et de l’exercice des sages-femmes.
Cependant, cette réforme n’est pas une réponse à la crise d’attractivité inédite de la profession. Les sages-femmes doivent en 2023 être enfin reconnues et valorisées. Leur positionnement, maintenu volontairement dans un entre-deux délétère, doit impérativement évoluer pour toutes les sages-femmes ; qu’elles exercent dans les maternités, en ville ou au sein de la protection maternelle et infantile.

Les sages-femmes, profession médicale aux responsabilités médicales, doivent avoir enfin un véritable statut médical.

2023 devra être une année d’action et de décisions fortes. Le Conseil de l’Ordre des sages-femmes s’emploiera à porter l’ambition d’un renouveau pour la santé des femmes et pour la profession. Nous continuerons à favoriser la coopération entre professionnels de santé. Nous nous emploierons également à faire de l’éducation à la santé une priorité. La situation critique que nous traversons nous oblige collectivement à l’action. Elle impose un véritable débat démocratique pour définir quel système de santé nous voulons.

Je vous adresse mes meilleurs vœux pour cette année qui, je l’espère de tout cœur, sera déterminante. »

VIDEO DES VOEUX