- Le cas de l’étudiant remplaçant :
En vertu des dispositions de l’article R4127-328, l’étudiant remplaçant, bénéficie d’une clause de conscience générale lui permettant de refuser une prise en charge sous réserve de respecter les conditions suivantes :
- Absence d’urgence et respect des obligations d’assistance (ne pas contrevenir à l’obligation générale pour tout professionnel de santé de porter secours à toute personne en situation de détresse).
- Respect des devoirs d’humanité. L’étudiant sage-femme ne doit pas se départir d’une attitude correcte et attentive envers le patient.
- Ne pas nuire au patient. C’est-à-dire qu’il ne peut mettre un patient en situation de danger.
- Devoir d’informer sans délai le patient de son refus ou de son impossibilité à continuer à le prendre en charge.
- Prendre toutes les dispositions nécessaires pour que soit assurée la continuité des soins, avec transmission de toutes les informations nécessaires au professionnel de santé qui prendra son relai.
D’autre part, une clause de conscience spécifique relative à l’interruption volontaire de grossesse est également prévue par la loi, respectivement par les articles L.2212-8 et L.2213-4 du code de la santé publique.
Si le refus de prise en charge/de réalisation de l’acte par le praticien est une faculté pour le professionnelle – sous réserve du respect des conditions précités – il est précisé que l’entrave à l’IVG est condamnable de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende (article L.2223-2 du code de la santé publique).
- Le cas spécifique de la clause de conscience relative à l’IVG pour l’étudiant stagiaire :
Conformément à l’arrêté du 11 mai 2023 relatif au régime des études en vue du diplôme d’État de sage-femme, la pratique de l’IVG fait partie intégrante du cursus de formation des étudiants en maïeutique. De telle sorte, les étudiants sages-femmes sont tenus d’acquérir les compétences nécessaires pour prendre en charge une patiente souhaitant recourir à une IVG.
Aussi, une clause de conscience spécifique à l’IVG est inscrite à l’article L.2212-8 du code de la santé publique selon lequel « Un médecin ou une sage-femme n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse mais il doit informer, sans délai, l’intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens ou de sages-femmes susceptibles de réaliser cette intervention ».
Bien que cet article ne vise que les « sages-femmes » et non pas expressément les étudiants en maïeutique, il est acquis que cette disposition s’applique aux étudiants sages-femmes qui pourraient ainsi se prévaloir de la clause de conscience spécifique à l’IVG dans le cadre de leur formation, à tout le moins en ce qui concerne la formation pratique de l’acte. D’ailleurs, des arrangements sont souvent trouvés avec les maîtres de stage ou les établissements dans lesquels les stages sont réalisés afin de permettre aux étudiants qui souhaiteraient s’y astreindre de ne pas participer à ces actes et ce, tout en respectant les besoins des patientes.
Pour plus d’informations : Revue Contact n°78 sur le rappel de la clause de conscience pour les étudiants page 6 (https://www.calameo.com/read/005126917d361fc121f24?page=6)