Recherche par mots clés

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors

Recherche par mots clés

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
10/11/2016 Communiqués de presse

Vacciner la femme enceinte contre la grippe : protéger la mère, protéger l’enfant à naître.

Comme chaque année à l’automne, la campagne française de vaccination antigrippale a débuté. La grippe a une réputation de maladie peu grave ; il s’agit en fait de la première cause de mortalité par maladie infectieuse en France. Sont plus particulièrement à risque de présenter une grippe grave les personnes de plus de 65 ans, celles qui ont une maladie chronique, les immunodéprimés, les nourrissons de moins de 2 ans (en particulier avant 6 mois), les sujets obèses et les femmes enceintes.

Le Groupe « Vaccination et Prévention » de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français et le Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes souhaitent, comme l’an dernier, insister sur l’intérêt de la vaccination des femmes enceintes, qui offre le double avantage de prévenir les grippes graves à la fois chez la mère et chez l’enfant à naître au cours de ses premiers mois de vie.

1) La femme enceinte présente un sur-risque de grippe grave

De nombreuses études, dont certaines conduites en France, montrent que la grippe est plus souvent grave lorsqu’elle survient chez la femme enceinte. Les hospitalisations sont jusqu’à 7 fois plus fréquentes que dans une population du même âge, en particulier du fait de la survenue de complications respiratoires et/ou cardiaques. Ainsi, chaque année en France, 30 à 60 femmes enceintes sont hospitalisées en réanimation pour une grippe grave, la plupart sans maladie préexistante. La grippe expose également au risque de fausse couche et d’accouchement prématuré, en particulier lors des cas graves requérant l’hospitalisation.

2) Les nourrissons, surtout avant 6 mois, présentent un risque particulier pour la grippe

Les enfants de moins de 2 ans, en particulier avant 6 mois, sont plus fréquemment hospitalisés et ont plus de risque de devoir être pris en charge en réanimation en cas de grippe. Chaque année, plus d’une vingtaine de nourrissons de moins de 6 mois est ainsi pris en charge en réanimation en France. De plus, le vaccin antigrippal ne peut pas être administré avant l’âge de 6 mois.

3) Le vaccin antigrippal est efficace chez la femme enceinte

Les études disponibles montrent que la vaccination pendant la grossesse permet d’éviter environ 50 % des cas de grippe (ce taux variant d’une année sur l’autre, comme en population générale), et d’avantage encore en cas de pandémie grippale (comme en 2009). La vaccination permet aussi de diminuer la survenue des complications respiratoires.

4) La vaccination de la femme enceinte prévient la grippe chez l’enfant après sa naissance

Le vaccin administré chez la mère au cours de la grossesse permet la production d’anticorps qui vont la protéger contre le virus grippal ; ces anticorps vont passer le placenta, être transmis au fœtus et persister 3 à 6 mois après la naissance. De ce fait, les nourrissons dont la mère est vaccinée pendant la grossesse sont moins souvent atteints de grippe durant l’année suivant leur naissance (protection de 40 à 60 %). La vaccination de la femme enceinte a donc comme bénéfice supplémentaire la protection de l’enfant à naitre pendant les mois durant lesquels il est le plus fragile.

5) Le vaccin antigrippal peut être administré sans risque chez la femme enceinte

Des études menées sur plusieurs centaines de milliers de femmes enceintes ont montré que le vaccin antigrippal peut être utilisé sans risque en cours de grossesse. Il n’est associé à aucun risque de maladie maternelle, ni retard de croissance in utero, ni fausse couche, ni malformation fœtale, ou maladie de l’enfant après sa naissance. Le risque chez la mère de polyradiculonévrite aiguë (syndrome de Guillain-Barré), qui représente 1 cas par million de personnes vaccinées contre la grippe, est tellement faible qu’il n’a pu être observé chez la femme enceinte (et sa fréquence est par ailleurs plus élevée après la grippe).

Pour toutes ces raisons, le Groupe Vaccination et Prévention de la SPILF, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français et le Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes insistent sur l’importance de la vaccination contre la grippe des femmes enceintes, quel que soit le terme de la grossesse, avant le début de l’épidémie grippale.

Son effet s’ajoute à la vaccination antigrippale des personnels de santé, dont ceux qui sont au contact des femmes enceintes et des jeunes enfants.

Communiqué conjoint :
– Le Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes
– La Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (Groupe « Vaccination et Prévention »)
– Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.