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30/11/2018 Informations générales

Nouveau rapport européen Euro-Peristat

Le nouveau rapport européen Euro-Peristat a été publié le 26 novembre. Il s’agit d’un projet européen coordonné par l’Inserm, mis en place depuis 2000, et qui rassemble des statistiques de 31 pays sur la santé périnatale en 2015 (les 28 pays membres de l’Union Européenne, plus l’Islande, la Norvège et la Suisse).

La comparaison de la France par rapport à ses voisins conduit à un bilan contrasté, avec en particulier une situation maîtrisée dans la pratique des césariennes, mais une situation moins favorable pour la mortalité des enfants et la consommation de tabac, là où de nombreux pays observent une amélioration.

Au sein de ce rapport, les chercheurs de l’équipe Epopé du Centre de recherche épidémiologie et statistique publient des données sur les principaux indicateurs de santé des enfants (mortinatalité, mortalité néonatale, prématurité…) et de leur mère (mortalité), des pratiques médicales (césariennes…), et des facteurs de risque autour de la naissance.

Leurs résultats permettent de situer la France par rapport aux autres pays en matière de système d’information et d’indicateurs de santé et offrent une vision plus globale que les résultats annuels nationaux ou internationaux.

Voici les principaux enseignements tirés de ce rapport :

Une amélioration du système d’information en France

Une des forces de ce nouveau rapport est qu’il présente un grand nombre de données sur la santé de l’enfant, renseignées à partir des statistiques hospitalières (ou PMSI).

Ceci permet d’avoir des indicateurs fondés sur la totalité des naissances annuelles, alors qu’auparavant ces indicateurs étaient documentés par un échantillon représentatif de l’ensemble des naissances, issu des Enquêtes nationales périnatales.

Par ailleurs, la France fait partie des sept pays européens ayant un système renforcé pour comptabiliser les décès maternels et ainsi limiter la sous-estimation habituelle de cet indicateur de santé.

En France, un taux de césariennes maîtrisé

Avec 1 césarienne pour 5 naissances en 2015 (20,2 %), la France se situe au 7e rang sur 31 pays, ce qui la classe dans le groupe de pays ayant des taux bas. Depuis 2010, le taux global de césariennes en France est resté stable alors qu’il a augmenté de manière significative dans 17 pays sur 31.

La France est particulièrement bien classée pour les situations à haut risque de césarienne : 59 % en cas d’antécédent de césarienne (3e rang), 75 % en cas de présentation par le siège (4e rang), et 54 % en cas de grossesses multiples (5e rang).

Santé des nouveau-nés : une attention particulière à porter à la mortalité avant 1 an

La mortalité autour de la naissance est globalement basse en France comme dans les autres pays européens.
Cependant la mortinatalité (enfants mort-nés) atteint un niveau plutôt élevé en France (3 décès pour 1000 naissances, après exclusion des interruptions médicales de grossesse, 21ème rang), , ainsi que la mortalité néonatale (décès dans le 1er mois) qui représente 2,4 pour 1000 naissances vivantes (23ème rang). La mortalité néonatale est stable depuis 2005 alors qu’une tendance à la baisse est constatée sur l’ensemble des pays européens.

Selon Béatrice Blondel, représentant la France dans le comité scientifique du projet Euro-Peristat, pour mieux comprendre le niveau de la mortalité, « il semble nécessaire d’analyser la situation en France de manière approfondie, comme le fait actuellement le Royaume-Uni dans un programme spécial d’analyse des statistiques existantes et d’audits abordant successivement différentes catégories de décès. »

Les taux sont également stables depuis 2012 pour les naissances prématurées (36 semaines d’aménorrhée ou moins) tandis que les évolutions sont assez contrastées dans les autres pays.
La France se situe ici au 14e rang avec 7,1% des naissances en 2015.

Facteurs de risque : la France confrontée aux mêmes challenges que la plupart de ses voisins

Le rapport met en avant une évolution peu favorable de certains facteurs de risque en France :

– Vieillissement de la population des femmes qui accouchent (14e rang avec 20,6% de femmes ayant 35 ans et plus en 2015) – comme dans la plupart des pays entre 2010 et 2015 ;
– Taux de naissances gémellaires important (17,1 pour 1000 naissances, 22ème rang) ;
– la consommation de tabac pendant la grossesse reste stable (16,3% de femmes au 3e trimestre, 20ème rang sur les 22 pays disposant de statistiques sur ce sujet) alors que la tendance est à la baisse dans presque tous les autres pays.

« Ce bilan présente une situation contrastée. Il semble que les efforts menés pour limiter les césariennes ont conduit à des résultats positifs. En revanche la situation concernant la mortalité des enfants à la naissance est préoccupante. Il est indispensable d’analyser les facteurs et les circonstances des décès pour identifier dans quels domaines et sur quelles populations devraient porter les efforts. » Conclut Jennifer Zeitlin, coordinatrice du projet Euro-Peristat.

Pour plus d’informations et consulter le rapport (en Anglais) :
http://www.xn--epop-inserm-ebb.fr/en/une-nouvelle-photographie-de-la-sante-perinatale-en-france-et-en-europe-en-2015-1225